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Transitions culturelles

publié le 03. 11. 2023


La 44e rencontre des agences d’urbanisme se déroulera du 15 au 17 novembre 2023 à Clermont-Ferrand.
L’objet de cette 44e Rencontre est d’aborder la réorientation écologique des territoires au travers de la recomposition culturelle. Pendant trois jours, la Comédie de Clermont-Ferrand scène nationale sera le refuge pour écouter, apprendre et discuter, pour enquêter, expérimenter et atterrir, pour partager et s’émouvoir, littéralement « se mettre en mouvement ».
Découvrir le programme : https://aucm.fr/fnau44/

Forte de son investissement sur le sujet, UrbaLyon participe à ces rencontres et intervient dans les ateliers exploratoires.

Dès mars 2023, UrbaLyon ouvrait le débat sur le sujet des transitions par l’approche culturelle.

Urbalyon a organisé, en mars 2023 un échange professionnel entre élus, techniciens et universitaires sur le thème : « Dessine-moi la culture ! Ou comment mobiliser le vécu culturel pour penser les transitions territoriales ». L’objectif était de montrer en quoi notre rapport au territoire raconte notre culture : c’est-à-dire notre façon d’habiter le monde, d’exprimer notre humanité et de concevoir les interdépendances entre l’un et l’autre. Trois concepts (la santé environnementale, la santé culturelle et la 3 e voie du vivant) ont été mobilisés pour débattre des transitions souhaitables de nos comportements et de nos modes de vie pour nous adapter aux changements en cours et développer notre résilience.

Les transitions culturelles
Les transitions culturelles consistent en des évolutions normatives et sociétales qui impactent nos comportements, nos modes de vie et notre cohésion sociale. Elles s’opèrent à plusieurs échelles décisionnelles, individuelles et collectives, de façon désirée ou subie dans l’objectif d’un devenir résilient et réhumanisé.

Trois notions pour un nouveau récit commun

La notion de santé environnementale, considérant que les déterminants de santé sont majoritairement socio-économiques et environnementaux, ont permis d’identifier le rôle de premier ordre des collectivités territoriales. Elles ont ainsi la capacité d’agir pour la santé, du fait de leurs compétences en matière de lutte contre les pollutions et les nuisances, mais aussi d’urbanisme et d’aménagement, d’emplois, de cohésion sociale, d’habitat, de préservation de l’environnement, etc….

La santé culturelle pose les constats d’un déclin cognitif et d’une « malnutrition culturelle » qui concernent toutes les catégories socio-économiques. Dans une société qui se façonne de plus en plus autour de l’intelligence artificielle, cette notion invite à remettre l’intelligence humaine et humanisante, émotionnelle et sensible dans la fabrique des territoires et de nos interactions avec l’environnement. C’est une réflexion approfondie sur la ville relationnelle. Elle permet de lier l’écologie et le social, considérant qu’il est difficile de restituer à la nature, et le vivant au sens large, ce qui n’est pas nourri par la culture, à savoir le lien, le temps, la considération, l’empathie, et de sortir des rapports de domination.

La 3e voie du vivant s’inspire du vivant pour exposer une autre façon d'habiter la Terre. Il ne s’agit pas simplement d’une science de la nature mais bien d’une culture de la nature. Notre société moderne a mis l'accent sur l’efficience au service du confort individuel. Or le vivant se construit sur la redondance, l’hétérogénéité, l’incohérence, les délais… au service de la robustesse du groupe. La robustesse, fondamentale dans la nature, maintient un système viable malgré les fluctuations. Les solutions du vivant nous inspirent pour faire basculer le progrès fondé sur la performance, vers celui fondé sur la robustesse.

Appréhender la crise du sens et du sensible 

Cette scène d’échange a permis d’illustrer que l'ensemble des crises économiques, politiques, sociales, environnementales, sanitaires conduit à une crise du sens et du sensible, accentuée par la pandémie de la Covid-19. Elle a mis en débat un changement de paradigme transitoire passant du rapport « humain/non- humain » à celui de « vivant/non-vivant », en invitant les acteurs locaux à revisiter des récits et des valeurs, à bâtir une nouvelle culture du territoire, différents des logiques issues de la révolution industrielle (un humain dominant et accaparateur dans un monde infini).

Pour aller plus loin :

  • Voir les dossiers thématiques « Alimentation » et « Santé culturelle » à la une du portail de ressources documentaires : Base documentaire de l'Agence d'Urbanisme de Lyon
  • Visionner la web TV de l’échange professionnel « "DESSINE-MOI LA CULTURE" Comment mobiliser le vécu culturel pour penser les transitions territoriales ? : Voir ici